Optimisation de la consommation énergétique : le rôle clé de la gestion technique des bâtiments (GTB)

Introduction

Face à des exigences réglementaires et environnementales de plus en plus strictes, la GTB apporte une solution technique intéressante pour optimiser la consommation d'énergie, réduire les coûts d'exploitation et limiter l'empreinte carbone des bâtiments. 

Découvrez dans cet article un panorama du marché de la GTB en France et si vous faites partie des entreprises pour lesquelles ces solutions représentent un fort potentiel de gains énergétiques et économiques.  

Le marché français de la GTB

Le marché de la GTB en France connaît une bonne dynamique de croissance, en particulier depuis 2021. En 2023, il a atteint son plus haut niveau avec une valeur de 104,5 millions d’euros, soit une progression de +8 % par rapport à l'année précédente et une croissance annuelle de 7,2% par an depuis 2019. 

Cette croissance est en grande partie stimulée par l'entrée en vigueur du Décret BACS (Building Automation and Control Systems), qui oblige les bâtiments tertiaires équipés de systèmes énergétiques dépassant 70 kW à mettre en place une GTB avant le 1er janvier 2025, ou au plus tard le 1er janvier 2027, en fonction de leur puissance nominale.  

Cette échéance réglementaire porte la demande des bureaux, des hôtels, des centres commerciaux et des bâtiments publics.  

Néanmoins, l’adoption de la GTB varie considérablement selon la taille des bâtiments. En 2023, plus de 80 % des bâtiments de plus de 20 000 m² étaient dotés de systèmes GTB conformes aux normes BACS, tandis que pour ceux compris entre 1 000 m² et 5 000 m², moins de 1 % avaient déployé un tel système.   

Cette disparité met en évidence la nécessité pour les bâtiments de taille moyenne de se doter de solutions de GTB, afin non seulement de respecter les délais légaux, mais aussi d’optimiser leur consommation d’énergie et de réduire leur empreinte carbone. 

Les entreprises qui ont intérêt à s’équiper d’une GTB

Les entreprises ayant des besoins énergétiques élevés ou soumises à des obligations réglementaires sont particulièrement enclines à adopter des solutions GTB. 

• Les groupes industriels : Ces entreprises, qui gèrent souvent de grands sites énergivores, voient dans la GTB un levier stratégique pour optimiser leurs coûts. Les taux d’équipements sont importants dans ce secteur, où l'efficacité énergétique représente un enjeu majeur pour la rentabilité à long terme.  
• Les entreprises du secteur tertiaire : Soumises à la réglementation du Décret BACS et du Décret Tertiaire, qui impose des objectifs progressifs de réduction de -40% d’ici 2030, -50% d’ici 2040 et -60% d’ici 2050, les grandes entreprises tertiaires sont des candidates privilégiées pour la mise en place d'une GTB. En plus de répondre aux exigences légales, elles cherchent à maximiser les économies d’énergie en garantissant un confort optimal pour leurs employés ou leurs clients.  

• Les acteurs du secteur public : Les administrations et collectivités locales, également soumises à des impératifs d’économies d’énergie et de performance environnementale, déploient de plus en plus de systèmes de GTB. Elles renforcent ainsi leur engagement en matière d’économies d’énergie et de décarbonation. 

Les économies d’énergie permises par l’installation d’une GTB

L’installation d’une GTB offre aux entreprises la possibilité de réduire la consommation énergétique de leurs bâtiments de manière significative, avec des économies de 20 % en moyenne sur sa facture annuelle. Celles-ci varient toutefois selon plusieurs critères, notamment la classe de la GTB.  

En effet, si les GTB de classe A, B, et C assurent toutes une gestion énergétique conforme aux exigences du Décret BACS, la précision de leurs fonctionnalités varie, influençant ainsi l’ampleur des économies obtenues. 

• GTB de classe A : Entre 30 % et 40 % d’économies d’énergie
• GTB de classe B : Entre 15 % et 30 % d’économies d’énergie 
• GTB de classe C : Entre 5 % et 10 % d’économies d’énergie

Dans tous les cas, la GTB permet une gestion des principaux paramètres énergétiques, tels que l’éclairage, la climatisation, le chauffage et la ventilation. Ces systèmes peuvent être ajustés automatiquement en temps réel en fonction de la présence des occupants ou des conditions climatiques, ce qui contribue à limiter les gaspillages d’énergie. Ce contrôle dynamique ne se limite pas à des économies d’énergie, il garantit également un confort optimal pour les occupants. 

Au-delà, la GTB offre un avantage en matière de maintenance. En permettant un suivi continu de l'état des équipements, elle permet de détecter les anomalies et de planifier les interventions avant qu'une panne ne survienne. Ce suivi proactif contribue à prolonger la durée de vie des systèmes et à réduire les coûts d’exploitation à long terme. 

Solutions de financement pour la mise en place d’une GTB

Bien que l’installation d’une GTB représente un investissement initial important, plusieurs dispositifs de financement permettent d’en faciliter l’accès pour les entreprises. 

• Certificats d'Économie d'Énergie (CEE) : Ce dispositif permet aux entreprises de bénéficier de primes et de bonifications pour financer l’installation d’un système de GTB. Jusqu’au 1er janvier 2030, celles du secteur tertiaire peuvent notamment profiter de l’opération standardisée BAT-TH-116 pour alléger les coûts d’investissements d’une GTB de classe A ou B. 

• Contrat de Performance Énergétique (CPE) : Ce mécanisme permet aux entreprises de financer l’installation d’un système de GTB sans avance de fonds. Un opérateur tiers prend en charge le financement de l’installation, et le remboursement s’effectue grâce aux économies d’énergie réalisées sur le long terme. C’est une solution idéale pour les grandes entreprises. 

• Prêts Économies d’Énergie (PEE) : Pour les petites et moyennes entreprises (TPE et PME), des prêts allant de 10 000 à 500 000 euros offrent une aide financière pour financer des projets de rénovation énergétique, dont l’installation d’une GTB. 

Ces solutions de financement permettent de réduire l'impact financier de la transition énergétique et d'accélérer le passage à une gestion énergétique optimisée.