mai 2025

La directive CSRD : Un tournant pour le reporting durable des entreprises européennes

Face à l’urgence climatique et à la nécessité d’une transition vers une économie plus responsable, l’Union européenne a franchi une étape décisive avec la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).

Image illustrant les drapeaux européens

Introduction

Cette nouvelle réglementation, adoptée fin 2022, vient transformer en profondeur les obligations de reporting extra-financier des entreprises européennes, en renforçant les exigences de transparence sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). 

En février 2025, la Commission européenne a présenté le projet de directive Omnibus, visant à simplifier certaines obligations de reporting en matière de durabilité, dont celles de la directive CSRD. Ce projet suscite des débats quant à l'équilibre entre simplification administrative et maintien des ambitions en matière de durabilité. 

Mais concrètement, qu’est-ce que la CSRD ? Quelles sont les entreprises concernées ? Et comment peuvent-elles s’y préparer efficacement ? Cet article vous présente cette directive européenne, et vous explique comment Datanumia peut accompagner les entreprises dans leurs engagements ESG. 

Qu’est-ce que la directive CSRD ?

La directive CSRD remplace la directive NFRD (Non-Financial Reporting Directive) de 2014, jugée insuffisante pour répondre aux défis actuels. Elle élargit le champ des entreprises concernées et introduit des normes de reporting plus détaillées et harmonisées, les ESRS (European Sustainability Reporting Standards), élaborées par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group).  

La CSRD vise à améliorer la qualité, la comparabilité et la fiabilité des informations ESG publiées par les entreprises. Elle introduit notamment le concept de « double matérialité », obligeant les entreprises à évaluer à la fois l'impact de leurs activités sur l'environnement et la société, et l'impact des enjeux ESG, comme les conséquences du changement climatique, sur leur performance financière.  

Qui est concerné ?

La CSRD élargit considérablement le nombre d'entreprises soumises aux obligations de reporting ESG.  

Elle devait initialement s'appliquer progressivement à partir de 2024, selon le calendrier suivant : 

  1. À partir de 2024 : Les entreprises déjà soumises à la NFRD, notamment les grandes entreprises cotées avec plus de 500 salariés.
  2. À partir de 2025 : Toutes les grandes entreprises opérant dans l'Union européenne, ont au moins deux des trois critères suivants : plus de 250 salariés, un chiffre d'affaires supérieur à 40 millions d'euros, ou un total de bilan supérieur à 20 millions d'euros.
  3. À partir de 2026 : Les PME cotées sur les marchés réglementés européens, avec une possibilité de report jusqu'en 2028.
  4. À partir de 2028 : Les entreprises non-européennes réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 150 millions d'euros et ayant une filiale ou une succursale dans l'Union européenne.  

Cependant, les incertitudes entourant d’éventuels ajustements des seuils, notamment à travers la directive Omnibus, pourraient remettre en question le calendrier. L'entrée en application des obligations de reporting pour les entreprises des vagues 2, 3 et 4 a déjà été repoussée de deux ans 

Les entreprises devront donc rester vigilantes et adapter leur stratégie de conformité au gré des évolutions réglementaires. Par exemple, alors que la directive CSRD doit s’appliquer actuellement aux entreprises dépassant 250 salariés, 50 millions d’euros de chiffre d'affaires ou 25 millions d’euros de total de bilan, la directive Omnibus envisage de restreindre cette obligation aux structures comptant plus de 1 000 salariés, tout en maintenant les seuils financiers. Une telle révision entraînerait une diminution de 80 % du nombre d’entreprises assujetties à la CSRD.

Quelles sont les implications pour les entreprises ?

En renforçant les obligations de reporting, la CSRD encourage les entreprises à intégrer les enjeux de durabilité dans leur stratégie et leur gouvernance. Elle favorise également l’orientation des flux financiers vers des activités plus durables, en ligne avec les objectifs du Pacte vert pour l’Europe.

Toutefois, la mise en conformité avec la CSRD représente un défi majeur pour les entreprises. Elles devront collecter et publier des données ESG détaillées, souvent pour la première fois, et faire certifier ces informations par un auditeur indépendant. Ces activités nécessitent la mise en place de systèmes de collecte de données robustes, et une collaboration étroite entre les départements financiers, juridiques, RH et RSE. Les coûts de mise en conformité sont estimés entre 50 000 et 100 000 euros pour les PME et ETI, et pourraient atteindre jusqu'à 1 million d'euros pour les grandes entreprises cotées.

Par ailleurs, à travers la directive Omnibus, la Commission européenne ambitionne de simplifier les normes européennes de reporting ESRS, en allégeant significativement le volume de données exigées et en assouplissant les obligations de publication. L’objectif est de rendre ces exigences plus accessibles pour les entreprises. Toutefois, ces propositions restent encore hypothétiques, car elles pourraient encore faire l’objet de modifications substantielles au cours des discussions à venir au sein du Parlement européen et du Conseil.

Le rôle des solutions proposées par Datanumia

Dans ce contexte réglementaire exigeant et mouvant, les entreprises doivent s’appuyer sur des outils performants pour collecter, analyser et reporter les données ESG. Datanumia, spécialiste de la valorisation des données énergétiques, propose des solutions adaptées aux besoins des entreprises soumises à la CSRD. 

Grâce à ses technologies avancées, Datanumia permet aux entreprises de : 

  • Mesurer précisément leur consommation énergétique, en identifiant les sources d’émissions de gaz à effet de serre.
  • Analyser l’efficacité énergétique de leurs installations et processus, en détectant les gisements d’économies.
  • Optimiser leur performance énergétique, en mettant en place des actions correctives et en suivant leur impact.
  • Faciliter le reporting ESG, en fournissant des données précises et fiables, conformes aux exigences des normes ESRS.  

En intégrant les solutions de Datanumia, les entreprises peuvent ainsi répondre aux obligations de la CSRD tout en améliorant leur performance énergétique et environnementale 

Conclusion 

La directive CSRD constitue une avancée vers une économie plus transparente et responsable. Si sa mise en œuvre représente un défi pour les entreprises, elle offre également l'opportunité de repenser leur modèle d'affaires à l'aune des enjeux ESG 

Les discussions en cours autour de la directive Omnibus apportent un regard critique sur les ambitions initiales de la CSRD. Même si les objectifs pourraient être revus à la baisse, cela reste une avancée significative en matière de transparence et de responsabilité.  

De plus, la CSRD ne constitue qu’une étape dans l’évolution du cadre réglementaire européen. D’autres textes, comme la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD), ou encore le règlement européen sur le reporting carbone (CBAM), créent une dynamique plus large visant à aligner les activités économiques sur les objectifs climatiques de l’Union européenne.   

Au-delà de l’aspect strictement réglementaire, cela doit encourager les entreprises à se saisir du sujet, non seulement pour réaliser des économies d’énergie, mais aussi pour limiter leurs impacts sociaux et environnementaux et renforcer la résilience de leur modèle face aux risques climatiques. 

Pour relever ce défi, les entreprises peuvent compter sur des partenaires technologiques comme Datanumia, qui les accompagnent dans la collecte, l’analyse et le reporting des données ESG, en conformité avec les nouvelles exigences réglementaires.

Photo de Christian Lue sur Unsplash

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