juil 2023
Passoires thermiques : un défi pour l’efficacité énergétique
Les passoires thermiques sont de véritables obstacles à l'efficacité énergétique dans nos bâtiments. Ces structures, qui présentent une isolation thermique inefficace, laissent échapper la chaleur et permettent aux courants d'air indésirables de pénétrer à l'intérieur. Ce phénomène, au-delà d'entraîner une surconsommation d'énergie pour le chauffage et la climatisation, contribue également aux émissions de gaz à effet de serre et impacte le confort des occupants. Dans cet article, nous explorerons les caractéristiques d’une passoire thermique, les solutions pour les optimiser, et ce que la loi prévoit pour ces logements à partir de 2023.
Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?
Le terme de passoire thermique (ou passoire énergétique) fait référence aux logements les plus énergivores classés F ou G sur le diagnostic de performance énergétique. On utilise cette expression pour décrire un logement qui présente une isolation thermique défectueuse, ce qui entraîne des fuites de chaleur et des infiltrations d'air non désirées. Ces structures sont souvent caractérisées par des murs, des fenêtres, des portes et d'autres ouvertures qui ne parviennent pas à retenir efficacement la chaleur à l'intérieur et empêchent l'entrée d'air extérieur. L’utilisation d’équipements vétustes est l’une des causes principales de ces passoires thermiques car ils entraînent une surconsommation d’énergie ( chauffage, éclairage, ventilation), une dégradation du confort intérieur et une empreinte carbone plus importante.
D’après l’étude publiée le 22 juillet 2022 par l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), la France dénombre 5,2 millions de passoires thermiques sur 30 millions de résidences principales. Le Ministère de la Transition Écologique souligne que 14% des français ont froid dans leur logement
Comment lutter efficacement contre les passoires thermiques ?
Tout d'abord, il est essentiel de réaliser un audit énergétique pour identifier les zones d'amélioration et les points faibles de son logement.
Suite à cette analyse, il est possible de déterminer les travaux de rénovation énergétique qu’il est nécessaire d'entreprendre pour contribuer aux efforts de sobriété énergétique.
Il s’agit principalement de travaux d'isolation tels que l'ajout d'isolant dans les murs, les combles et les planchers, ainsi que le remplacement des fenêtres et des portes par des modèles plus performants. L'étanchéité à l'air doit également souvent être renforcée en scellant les fuites et en utilisant des matériaux appropriés. Parallèlement, l'installation de systèmes de chauffage et de climatisation plus efficaces, l'utilisation de technologies de récupération de chaleur et d'énergies renouvelables, ainsi que l'adoption de comportements économes en énergie par les occupants sont des mesures complémentaires importantes.
Les incitations financières, les subventions et les réglementations gouvernementales favorisant la rénovation énergétique jouent également un rôle crucial dans la lutte contre les passoires thermiques. Elles encouragent en effet les propriétaires à investir dans des améliorations énergétiques.
Parmi ces aides de l’État pour réaliser des économies d’énergie, on retrouve des dispositifs tels que :
- MaPrimeRénov
- L’éco-prêt taux zéro (eco-PTZ)
- La TVA à 5,5%
- Le dispositif des certificats d’économies d'énergie (CEE)
Quelles sont les nouveautés pour les passoires thermiques en 2023 ?
En 2023, la réglementation concernant les passoires thermiques a été renforcée dans le but de promouvoir l'efficacité énergétique des logements :
- Depuis le 1 janvier 2023, tous les logements situés en France Métropolitaine et dont la consommation d’énergie finale est supérieure à 450kWh/m2 par an ne peuvent plus être mis en location car considérés comme indécents.
- Depuis avril 2023, les propriétaires d’un logement de catégorie F ou G sont obligés de réaliser un audit énergétique réglementaire avant de pouvoir vendre un bien.
- En 2025, les logements de catégorie G ne pourront plus être loués (ce qui représente environ 1,9 million de logements).
- En 2028, les logements classés F seront à leur tour interdit à la location (environ 2,8 millions de logements)
- En 2034, les logements classés E auront aussi l’interdiction d’être loués (ce qui représentait 5,5 millions de logement en 2021)
Cette réglementation vise à accélérer la transition vers des logements à faible consommation d'énergie et à réduire l'empreinte carbone du secteur du bâtiment. Elle incite les acteurs du marché à adopter des pratiques de construction et de rénovation plus durables et à investir dans des solutions innovantes pour atteindre ces objectifs ambitieux en matière d'efficacité énergétique.
Datanumia vous accompagne pour suivre les consommations des logements énergivores
Le suivi énergétique des logements, considérés comme des passoires thermiques, est un élément clé de la gestion de l'efficacité énergétique. Pour accompagner les clients particuliers, nos experts éditent des logiciels spécialisés dans la valorisation de la donnée énergétique et proposent des solutions digitales qui permettent de suivre et d’optimiser les consommations énergétiques. Ils permettent également de sensibiliser les occupants à leur consommation d'énergie et les encouragent à adopter des comportements plus responsables.
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