Surconsommation de gaz : comprendre, anticiper et réduire son impact

La surconsommation de gaz : un problème de plus en plus préoccupant

Ces dernières années, le marché du gaz a connu une forte volatilité des prix, principalement en raison des tensions géopolitiques et des déséquilibres entre l’offre et la demande. En France, la tendance est à la hausse depuis la crise énergétique de 2022, déclenchée par la guerre en Ukraine. 

D’ici à juin 2025, le prix du gaz devrait encore augmenter de 6,6 %, après une hausse de 11,7 % déjà enregistrée en juillet 2024. Plusieurs facteurs expliquent cette envolée. D’une part, la diminution des stocks de gaz dans l’Union européenne alimente les craintes de tensions sur l’approvisionnement. D’autre part, les fournisseurs ajustent leurs tarifs en fonction des prix repères établis par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui sont en hausse en 2025, notamment en raison des investissements nécessaires à la modernisation et la maintenance du réseau.  

Cette augmentation est d’autant plus préoccupante que la dépendance au gaz demeure élevée en France. Près de 36 % des logements particuliers et environ 45% des surfaces tertiaires sont encore chauffés au gaz. Le secteur industriel reste lui aussi un grand consommateur, le gaz étant indispensable à de nombreux procédés de production. Une surconsommation peut alourdir considérablement les coûts énergétiques, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. 

Au-delà des enjeux économiques, la surconsommation de gaz a également des conséquences environnementales majeures. Chaque kilowattheure de gaz consommé génère 243 grammes de CO₂, contribuant ainsi à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Une consommation excessive accroit encore davantage l’empreinte carbone, rendant indispensable une gestion efficace de cette énergie dans un contexte de transition énergétique. 

Anticiper, détecter et faire face à une surconsommation de gaz

Comme dans le cas des surconsommations électriques, plusieurs facteurs, souvent combinés, peuvent être à l’origine d’une surconsommation de gaz.  

Parmi les principales causes spécifiques au gaz, on peut citer : 

• Un mauvais réglage ou un entretien insuffisant des équipements qui peut entraîner des pannes ou des dysfonctionnements, ainsi que des pertes énergétiques considérables. Par exemple, au-delà du risque mortel d’explosion ou d’intoxication au monoxyde de carbone, une chaudière mal entretenue ou mal réglée peut consommer jusqu’à 10 % de gaz en plus, selon l’ADEME. Pour un foyer moyen consommant 10 000 kWh de gaz, un entretien annuel pourrait permettre d’économiser jusqu’à 150 € par an.  

• Des changements brutaux dans les comportements, comme une augmentation excessive de la température intérieure (au-delà de 20°C) ou une utilisation plus forte que prévue d’appareils très gourmands en gaz, notamment dans les processus industriels, qui peuvent également alourdir la facture. L’adoption de bonnes pratiques, ou l’installation de capteurs IoT et de thermostats connectés est conseillée pour vous permettre d’optimiser votre consommation et d’éviter les dépenses inutiles. 

• Des anomalies techniques, telles qu’un dysfonctionnement du compteur de gaz ou une fuite, qui peuvent provoquer une surconsommation sans que l’utilisateur en ait conscience. 

Au-delà de l’anticipation, le moyen le plus efficace pour détecter une anomalie est de suivre régulièrement sa consommation. En premier lieu, l’analyse de vos factures vous permet de repérer une hausse anormale du montant, notamment si vos habitudes de consommation et vos équipements restent inchangés.  

Si vous disposez d’un compteur communicant Gazpar, vous pouvez suivre votre consommation grâce à des plateformes de suivi énergétique, comme celles proposées par Datanumia. Ces outils vous permettront d’identifier plus rapidement une augmentation soudaine et injustifiée de la consommation de gaz, et donc de réagir avant d’en constater l’impact sur votre facture.  

Pour les entreprises et collectivités, Datanumia propose d’aller plus loin avec des audits énergétiques permettant d’évaluer les niveaux de consommation attendus et de repérer les sources de gaspillage. 

Adopter ces bonnes pratiques vous permet non seulement de réduire votre facture énergétique, mais aussi de limiter votre empreinte carbone. 

Électrification des usages : une alternative à explorer

Remplacer les équipements fonctionnant au gaz par des alternatives électriques peut permettre de réduire votre consommation d’énergie et surtout de diminuer les émissions de CO₂ associées. En effet, les équipements électriques modernes offrent généralement un rendement bien supérieur aux chaudières à gaz.  

Par exemple, une pompe à chaleur peut produire 3 à 4 kWh de chaleur pour 1 kWh d’électricité consommé, contre moins de 1 kWh pour une chaudière gaz. Chez Datanumia, notre moteur de calcul intelligent permet d’identifier les foyers les plus enclins au passage à une pompe à chaleur et d’estimer les économies potentielles en kWh, euros et CO₂. 

De plus, contrairement au gaz, dont les prix sont très sensibles aux fluctuations de marché, l’électricité bénéficie d’une tarification plus encadrée en France, notamment grâce à l’abondance du nucléaire. Cette stabilité réduit les risques de hausses soudaines des factures, même si les dangers des surconsommations électriques sont également à prévenir. 

CAPA PICTURES : GENEL MARIE